Dans le domaine de la chirurgie réfractive, les avancées technologiques permettent aujourd’hui de proposer des techniques toujours plus sûres et confortables pour corriger les défauts visuels. Parmi ces innovations, la TransPKR s’impose comme une évolution majeure de la PKR classique, offrant aux patients une intervention entièrement réalisée au laser, sans aucun contact direct avec l’œil.
Qu’est-ce que la TransPKR ?
La TransPKR , également appelée PKR transépithéliale, représente une technique moderne de chirurgie réfractive qui s’inscrit dans la continuité de la photokératectomie réfractive traditionnelle. Cette méthode se distingue par son approche totalement automatisée et sans contact, où chaque étape de l’intervention est réalisée par le laser excimer.
Contrairement à la PKR conventionnelle qui nécessite un retrait manuel de l’épithélium cornéen par le chirurgien, la TransPKR effectue cette étape par photoablation laser. Cette particularité en fait la seule technique de chirurgie réfractive véritablement 100% laser, où l’opérateur n’intervient à aucun moment en contact direct avec la surface de l’œil du patient.
Le principe de fonctionnement de la TransPKR
Le fonctionnement de cette technique repose sur l’utilisation du laser excimer qui va agir en deux temps distincts. Dans un premier temps, le laser retire délicatement la couche superficielle de la cornée, l’épithélium, par vaporisation des tissus. Cette étape préparatoire est suivie immédiatement du remodelage du stroma cornéen sous-jacent, permettant de corriger le défaut visuel du patient.
L’ensemble de la procédure se déroule sous anesthésie locale par simple instillation de gouttes anesthésiantes. L’intervention est totalement indolore et dure une vingtaine de secondes par œil pour le traitement laser proprement dit. La technologie de suivi oculaire intégrée garantit une précision optimale, même en cas de micro-mouvements involontaires de l’œil pendant la procédure.
Quels défauts visuels peuvent être corrigés ?
La TransPKR permet de traiter efficacement l’ensemble des troubles réfractifs courants. Cette technique s’avère particulièrement performante pour corriger la myopie, qu’elle soit faible, moyenne ou forte. Elle offre également d’excellents résultats dans le traitement de l’astigmatisme, de l’hypermétropie et même de la presbytie.
La polyvalence de cette méthode en fait une solution adaptée à un large éventail de patients souhaitant retrouver une vision nette sans avoir recours aux lunettes ou aux lentilles de contact. Le chirurgien ophtalmologue détermine lors de la consultation préopératoire si le patient est éligible à cette technique en fonction de ses caractéristiques oculaires spécifiques.
Les avantages de la TransPKR par rapport aux autres techniques
La TransPKR présente plusieurs atouts majeurs qui expliquent son succès croissant auprès des patients et des chirurgiens. L’absence totale de contact entre l’instrument chirurgical et l’œil constitue son principal avantage, éliminant certains risques inhérents aux techniques nécessitant une découpe ou une manipulation directe de la cornée.
Cette caractéristique rend la TransPKR particulièrement adaptée aux personnes exerçant des professions à risque de traumatisme oculaire, comme les militaires, les pompiers ou les agents de sécurité. Les sportifs pratiquant des activités de contact ou des sports de combat trouvent également dans cette technique une solution idéale, car elle ne fragilise pas la structure cornéenne comme pourrait le faire une découpe au laser femtoseconde.
Pour les patients présentant une cornée fine ou irrégulière, la TransPKR représente souvent la technique de choix, voire la seule option envisageable. En effet, contrairement au LASIK qui nécessite une certaine épaisseur cornéenne pour créer le volet, la PKR transépithéliale préserve davantage de tissu cornéen et maintient l’intégrité biomécanique de l’œil.
Le déroulement de l’intervention
L’opération se déroule en ambulatoire, ce qui signifie que le patient rentre chez lui le jour même de l’intervention. Avant la chirurgie, un traitement préparatoire à base de collyres doit être démarré quelques jours à l’avance selon les prescriptions du chirurgien. Les porteurs de lentilles de contact doivent cesser de les porter avant l’intervention : deux jours pour les lentilles souples et un mois pour les lentilles rigides.
Le jour de l’intervention, après l’instillation des gouttes anesthésiantes, le patient est installé confortablement sous le laser. Les deux yeux peuvent être traités lors de la même séance. Une fois le traitement laser terminé, le chirurgien pose sur chaque œil une lentille de contact thérapeutique qui fait office de pansement protecteur. Cette lentille favorise la cicatrisation et améliore le confort du patient pendant la phase de récupération.
La période postopératoire et la récupération
Les suites opératoires de la TransPKR sont généralement plus confortables que celles de la PKR classique, bien qu’une période d’adaptation reste nécessaire. Dans les heures suivant l’intervention, les patients peuvent ressentir une sensation de grain de sable dans les yeux, accompagnée de larmoiements et d’une sensibilité accrue à la lumière. Ces désagréments sont normaux et témoignent du processus naturel de cicatrisation.
La vision reste floue pendant les premières 24 à 48 heures, le temps que l’épithélium cornéen se régénère complètement. Des antalgiques sont généralement prescrits pour gérer l’inconfort, qui demeure modéré comparé à la PKR conventionnelle. Le port de lunettes de soleil est recommandé pendant les premiers jours pour protéger les yeux de la luminosité excessive.
La lentille pansement est retirée par le chirurgien lors d’une consultation de contrôle, généralement quatre à cinq jours après l’intervention. La récupération visuelle est progressive : si une amélioration notable est perceptible dès la première semaine, la vision optimale est atteinte au bout d’un mois environ. Les activités professionnelles peuvent être reprises après quatre à cinq jours en fonction de la nature du travail exercé.
Les précautions et le suivi médical
Le respect scrupuleux du traitement postopératoire prescrit constitue un élément essentiel pour garantir une cicatrisation optimale. Ce traitement comprend généralement des collyres antibiotiques pour prévenir les infections, des anti-inflammatoires pour favoriser la guérison, et des lubrifiants oculaires pour maintenir une bonne hydratation de la surface oculaire.
Plusieurs consultations de suivi sont programmées après l’intervention : le lendemain, puis à une semaine, un mois, trois mois, six mois et un an. Ces rendez-vous permettent au chirurgien de vérifier la bonne évolution de la cicatrisation et la stabilité du résultat visuel obtenu. Il est impératif d’éviter de se frotter les yeux pendant les premières semaines et de protéger ses yeux lors d’activités potentiellement irritantes.
Concernant les activités quotidiennes, certaines restrictions temporaires s’appliquent. La pratique sportive doit être évitée pendant au moins deux semaines, et les sports nautiques ou de contact nécessitent un délai d’un mois. Le maquillage des paupières et des cils peut être repris après une semaine, mais l’eye-liner nécessite d’attendre un mois complet pour éviter toute contamination de la zone opérée.
Les résultats attendus et la satisfaction des patients
Les résultats visuels obtenus avec la TransPKR sont excellents et comparables à ceux de la PKR classique ou du LASIK. La grande majorité des patients atteint une acuité visuelle de 10/10 sans correction, leur permettant de se passer définitivement de lunettes ou de lentilles dans leur vie quotidienne. Cette indépendance vis-à-vis des corrections optiques traditionnelles représente un gain considérable en termes de qualité de vie et de liberté.
Le taux de satisfaction des patients opérés par TransPKR est particulièrement élevé. Au-delà de l’amélioration objective de la vision, les patients apprécient le caractère non invasif de la technique et la récupération relativement rapide. La stabilité des résultats dans le temps constitue également un point fort : une fois la cicatrisation complète, la correction obtenue demeure pérenne, à condition que l’œil ne développe pas de nouveaux troubles liés au vieillissement naturel.
La sécurité et les risques de l’intervention
La TransPKR bénéficie d’un excellent profil de sécurité, renforcé par plus de 30 ans de recul sur la technique PKR dont elle est dérivée. L’absence de découpe cornéenne élimine les complications potentielles liées au volet cornéen, comme les déplacements ou les inflammations de cette structure. Le risque d’ectasie cornéenne, redouté en chirurgie réfractive, est également minimisé grâce à la préservation maximale de tissu cornéen.
Les complications sévères demeurent exceptionnelles. Les effets secondaires les plus couramment observés sont bénins et temporaires : sécheresse oculaire transitoire, halos lumineux nocturnes pendant la phase de cicatrisation, ou légère sous-correction nécessitant parfois une retouche. L’apparition d’un voile cicatriciel, appelé haze, peut survenir dans de rares cas mais régresse spontanément en quelques mois et peut être prévenu par l’application de mitomycine durant l’intervention.
Le coût et la prise en charge
La chirurgie réfractive par TransPKR est considérée comme une chirurgie de confort et n’est donc pas prise en charge par l’Assurance Maladie. Le tarif varie selon les praticiens et les établissements, oscillant généralement entre 1200 et 1800 euros par œil. À ce coût s’ajoutent les consultations préopératoires et le bilan complet nécessaire avant l’intervention.
Cependant, de nombreuses mutuelles proposent désormais des forfaits de remboursement pour la chirurgie réfractive, reconnaissant l’amélioration significative de la qualité de vie qu’elle procure. Il est recommandé de se renseigner auprès de sa mutuelle avant l’intervention pour connaître les modalités de prise en charge. D’un point de vue économique à long terme, l’investissement initial peut s’avérer avantageux comparé aux dépenses récurrentes liées au renouvellement régulier de lunettes et de lentilles de contact sur plusieurs décennies.
Conclusion
La TransPKR représente une avancée significative dans le domaine de la chirurgie réfractive, offrant une alternative sûre et efficace pour corriger les défauts visuels. Son caractère totalement automatisé et sans contact, associé à un excellent profil de sécurité, en fait une technique de choix pour de nombreux patients, particulièrement ceux présentant des cornées fines ou exerçant des activités à risque de traumatisme oculaire.
Si la période de récupération initiale peut paraître légèrement plus longue que celle du LASIK, les résultats visuels obtenus sont tout aussi excellents, avec l’avantage d’une préservation optimale de l’intégrité structurelle de la cornée. Pour toute personne envisageant une chirurgie réfractive, une consultation approfondie avec un chirurgien ophtalmologue spécialisé permettra de déterminer si la TransPKR constitue la solution la plus adaptée à sa situation particulière.




